Erdogan dénonce « islamiquement » l’isolement du Qatar

Erdogan Tamim turquie qatarLa Turquie soutient encore et toujours le Qatar dans le conflit qui l’oppose à ses voisins arabes. Ce mardi, l’armée turque a annoncé l’envoi de trois haut gradés à Doha pour coordonner le soutien militaire d’Ankara. Le président Erdogan lui, a qualifié l’isolement du Qatar « d’inhumain ».

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé l’isolement du Qatar, jugeant qu’il était «inhumain et contraire aux valeurs islamiques » .C’est une façon de prononcer la « peine de mort »avant de qualifier d’inacceptables les méthodes utilisées contre cet État du Golfe.

La décision de nombreux pays arabes de rompre les relations avec le Qatar était erronée, a déclaré mardi le Président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours devant les députés de son parti, l’AKP (Parti de la justice et du développement).

« Nous voyons que la situation autour du Qatar nous a fait commettre des erreurs. Isoler le peuple d’un pays est inhumain et contraire aux valeurs de l’islam […]. Le Qatar a fait preuve de l’attitude la plus résolue contre l’organisation terroriste État islamique, de concert avec la Turquie. Victimiser le Qatar par des campagnes de calomnie ne mène à rien », a indiqué M. Erdogan.

Il a annoncé son intention d’évoquer  la crise autour du Qatar avec le Président français Emmanuel Macron et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani.

Le Président Erdogan a également déclaré que l’Arabie saoudite devait résoudre la crise.

Bref, le pouvoir turc fait tout pour soutenir son allié. Celui dans lequel les entreprises turques, certaines proches du président Erdogan, ont investi plus de 15 milliards de dollars ces dernières années. Un pays qui partage la même position sur la Syrie et la même sympathie pour l’islam politique des Frères musulmans.

Mais le soutien d’Ankara n’est pas sans risque et malgré l’aide apportée et les paroles outrées, le président Erdogan s’est bien gardé jusqu’à maintenant d’affronter directement l’Arabie saoudite. Un poids lourd trop important pour que la Turquie prenne le risque de plonger tête première dans ce conflit régional aux conséquences imprévisibles.

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (ÉAU), Bahreïn et l’Égypte ont rompu le 5 juin les relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir les organisations terroristes et de déstabiliser la situation au Proche-Orient. Le gouvernement libyen d’al-Beïda, qui contrôle l’est du pays, ainsi que les autorités du Yémen, des Maldives, de Mauritanie et des Comores ont aussi annoncé la rupture de leurs relations avec le Qatar. Djibouti et la Jordanie ont abaissé le niveau des relations diplomatiques avec le Qatar et le Sénégal, le Niger et le Tchad ont rappelé leurs ambassadeurs à Doha.

Le parlement turc a adopté le 7 juin une loi autorisant le déploiement des troupes sur la base turque au Qatar et la coopération avec Doha dans la formation des gendarmes au Qatar.

La Turquie dispose d’une base militaire au Qatar, sa première implantation au Proche-Orient, dans le cadre d’un accord signé en 2014. Environ 150 soldats turcs y sont présents à l’heure actuelle.

Avec agences