AUX AUTORITÉS CONCERNÉES
Parmi les questions qui ont fait l’objet d’analyse dans le cadre du rapport sur le redressement de l’économie tunisienne figurent la politique monétaire et son rôle dans le rétablissement des équilibres financiers du pays . Il ressort des analyses menées à cet effet qu’au moment oū l’inflation ne cesse d’augmenter, le taux de rémunération de l’épargne plus communément dénommé TRE ,demeure stable depuis un certain temps.Le différentiel TRE /inflation est actuellement négatif de 2.7 points ( un taux d’inflation de 7.7% pour un TRE de 5%) , ce qui n’incite guère à l’épargne .Par ailleurs le gap entre le taux d’épargne et le taux d’investissement qui reflète en même temps le niveau du déficit courant de la balance des paiements a été en moyenne de 8 à 9 % du PIB au cours des dernières années ( 10% pour 2010) ,des niveaux sans précédant pour la Tunisie engendrant un recours accru à l’endettement extérieur et mettant en péril la soutenabilité des équilibres extérieurs du pays et sa souveraineté .
Une correction est nécessaire si le pays veut se donner une quelconque chance de retrouver ses équilibres .
En conséquence il semble indiqué d’augmenter le TRE d’au moins un point d’autant que les données actuelles et en particulier le niveau de l’inflation plaident pour une augmentation du taux directeur de la BCT.
Taoufik Baccar , ancien ministre des finances , ancien gouverneur de la BCT et président du CIPED