Covid-19 : Mike Pence juge que les États-Unis sont sur la même trajectoire que l’Italie

Donald Trump a déjà prévenu que les deux prochaines semaines seront très difficiles pour les Américains. Une dure réalité que le vice-président Mike Pence a rappelée mercredi, en affirmant que les États-Unis se trouvent sur la même trajectoire que l’Italie, pays le plus durement touché par la pandémie de COVID-19 à ce jour dans le monde.

Nous pensons que l’Italie peut être le pays le plus comparable aux États-Unis à ce stade-ci, a affirmé Mike Pence, en entrevue à la chaîne CNN mercredi dernier.

L’Italie, pays de 60 millions d’habitants, est la nation la plus durement éprouvée depuis le début de la pandémie, avec plus de 14 500 morts.

La Maison-Blanche estime que de 100 000 à 240 000 Américains mourront de la COVID-19 si les mesures de distanciation préconisées par le fédéral sont correctement appliquées par les États et les comtés.

Il s’agit d’un scénario optimiste puisque, sans ces mesures, le bilan pourrait s’élever à 2,2 millions de morts. Ces évaluations s’appuient sur les modèles prévisionnels du Dr Anthony Fauci et de la Dre Deborah Birx, qui font partie de l’équipe formée par la Maison-Blanche pour lutter contre la COVID-19.

La directive fédérale a d’abord été établie pour deux semaines, à la mi-mars. La semaine dernière, le président américain semblait pencher pour un assouplissement afin de relancer les activités commerciales dans les comtés moins touchés par la crise. Dimanche, il a plutôt annoncé que la directive serait prolongée jusqu’à la fin du mois d’avril.

Cette directive demeure une recommandation et non une obligation. Lors de sa conférence de presse quotidienne mercredi, Donald Trump a justifié sa décision par le fait que certains États n’ont pas un nombre de cas significatif.

Le gouvernement fédéral a par ailleurs lancé un appel aux ressortissants américains mercredi, leur enjoignant de revenir au pays le plus rapidement possible et ainsi d’éviter d’être bloqués à l’étranger. En outre, tous les détenus des prisons fédérales ont été placés en isolement à titre préventif.

Les États-Unis comptent près de 215 000 cas et plus de 5000 morts, un nombre qui a doublé en trois jours. Près de 90 % de la population américaine a maintenant reçu l’ordre strict de rester en confinement.

Lieux de culte exemptés du confinement en Floride

D’abord réticent à imposer le confinement à ses 21 millions d’habitants, le gouverneur républicain de la Floride Ron DeSantis a fini par changer son fusil d’épaule mercredi, annonçant un décret qui sera en vigueur à minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ce décret vise à limiter les mouvements et les interactions des Floridiens en dehors de leur foyer, a fait savoir le gouverneur, ajoutant que des exceptions s’appliqueront aux services essentiels dont il estime que les églises, synagogues, mosquées et autres lieux de rassemblements religieux font partie.

Pressé sur cette question en conférence de presse, Donald Trump a refusé de commenter les décisions de M. DeSantis, l’un de ses fervents soutiens.

Au début de l’épidémie aux États-Unis, des images de jeunes faisant la fête sur les plages de Miami avaient choqué, alors que New York ou la Californie se préparaient au confinement. M. DeSantis a d’ailleurs été largement critiqué pour sa réponse laxiste à la crise.

Avant l’annonce de son décret, chaque comté de l’État était chargé d’ordonner ou non le confinement de la population. En conférence de presse, le gouverneur a laissé entendre que son changement de ton suivait celui de Donald Trump.

La Floride arrive au troisième rang des États les plus populeux, après la Californie (39 millions) et le Texas (28 millions), selon le recensement de 2018. C’est également le lieu de résidence de nombreuses personnes âgées, une population particulièrement à risque face à la COVID-19.

L’État, qui fait partie des plus touchés du pays, compte à l’heure actuelle près de 7000 cas confirmés de la maladie et 87 décès.