La Chine et l’Europe envisagent la création d’une base lunaire habitée

Base lunaire russe

L’Europe et la Chine pourraient collaborer à plusieurs projets d’exploration de l’espace, et notamment à la création d’une base lunaire habitée. Le projet a été confirmé par un porte-parole de l’Agence spatiale européenne (ESA), Pal Hvistendahl. Ce dernier a rappelé que la Chine dispose déjà « d’un programme lunaire très ambitieux ». Il a ensuite dit qu’une exploration pacifique de l’espace nécessite une coopération internationale.

La participation de la Chine dans la construction d’un « village lunaire » international montre la confiance du pays dans le domaine des sciences, a indiqué lundi Tian Yulong, le secrétaire général de l’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA), ajoutant que la Chine devait poursuivre son agenda actuel d’exploration lunaire et s’efforcer d’acquérir des bases solides avant de se lancer plus loin dans l’espace.
A Xi’an (capitale du Shaanxi, nord-ouest de la Chine) à l’occasion de la Journée nationale chinoise de l’espace, Tian Yulong a déclaré : « Le pays discute d’une possible coopération avec ses homologues étrangers, notamment l’Agence spatiale européenne (ESA), dans la construction d’un « village lunaire » international. »
L’ESA projette d’utiliser des robots sur la lune dans les années 2020 pour commencer à construire des infrastructures, suivies quelques années plus tard par les premiers habitants.
Même si aucune annonce officielle n’a été faite sur le programme d’une base lunaire habitée, l’ESA a annoncé lors d’un congrès en décembre 2015, que la construction pourrait débuter d’ici cinq ans, suggérant que cette base pourrait fournir un potentiel point de ravitaillement pour de futures missions vers Mars.
Jiao Weixin, un professeur à la Faculté des sciences terrestres et spatiales de l’Université de Beijing, expliquait mardi 25 avril que la participation de la Chine à la construction internationale d’un « village lunaire » montrait l’ouverture de la Chine et sa volonté de créer des bénéfices communs et des résultats gagnant-gagnant pour la communauté internationale.
Avec le développement des études lunaires, ce « village » – une base de recherche scientifique habitée sur le long terme – apparaît comme une étape incontournable, car il permettrait de faire avancer fortement la recherche et fournirait des conditions uniques pour étudier la lune.
Jiao Weixin ajoute que la Chine devrait être confiante et poursuivre son propre agenda d’exploration lunaire qui a porté ses fruits, plutôt que d’essayer de rattraper les accomplissements d’autres pays.
Selon lui, ce « village » finira également par devenir une « ville » et pourrait un jour devenir une destination touristique abordable.
Tian Yulong a par ailleurs indiqué, que la sonde lunaire chinoise Chang’e-5 devrait avoir accompli sa mission de collecte d’échantillons lunaires d’ici la fin de l’année et que le pays ferait alunir sa première sonde sur la face cachée de la lune en 2018.
Selon lui, le programme de développement spatial de la Chine se concentre sur l’exploration de l’espace lointain.
La Chine ambitionne de devenir une puissance spatiale d’ici 2030, avec une industrie aérospatiale et des infrastructures spatiales avancées et ouvertes.
D’après un livre blanc sur les activités spatiales publié en 2016, les projets aérospatiaux clés prévus actuellement pour 2020 incluent des programmes spatiaux habités, des sondes lunaires, le système de navigation satellite BeiDou et le programme de satellite d’observation haute-résolution Gaofen.

Sources : Reuters et french.china.org.cn

Illustration : maquette de la base lunaire russe