La BM évalue la situation économique en Tunisie ( octobre 2017 )

tunisie banque-mondialeLa faible croissance économique et la forte augmentation des dépenses publiques, notamment les salaires, auxquelles viennent s’ajouter des retards dans la mise en œuvre de réformes essentielles, ont pour effet de maintenir les déficits budgétaires et courants à des niveaux élevés. Le taux de chômage reste élevé, en particulier pour les jeunes, les femmes et les régions de l’intérieur du pays.

La Tunisie est confrontée à d’énormes déficits budgétaire et extérieur. Le déficit budgétaire de l’administration centrale (hors dons) a atteint 6,1 % du PIB en 2016, contre 5,6 % en 2015. En conséquence, la dette publique a grimpé à 62,9 % du PIB en 2016, contre 57,2 % en 2015 et 45,5 % en 2012. En 2016, le déficit du compte courant était estimé à 8,4 %. Sa conjugaison avec la détérioration du compte de capital et du compte financier érode le tampon des
réserves de change du pays. Au cours des douze derniers mois, le dinar s’est dépré-cié progressivement, perdant 18 % de sa valeur par rapport à l’euro et 10 % par rapport au dollar. Les réserves officielles brutes de la Tunisie étaient estimées à 5,9 milliards de dollars en 2016, soit l’équivalent de 3,4 mois d’importations (en baisse par rapport à 7,4 milliards de dollars et 4,1 mois d’importations en 2015).

Le gouvernement d’unité nationale — coalition des principaux partis politiques et partenaires sociaux — a été formé il y a un an dans le but d’entreprendre les réformes nécessaires, mais il s’est avéré difficile pour lui de mener ses premières actions.

En 2016, le taux de croissance économique a été de 1 %, après s’être établi à 1,1 % en 2015, soit une croissance anémique pour un pays à revenu intermédiaire. Elle était principalement tirée par le secteur des services (4 %), tandis que la production industrielle s’est contractée de 6,6 % et les industries non manufacturières (à l’instar du phosphate et du pétrole) ont reculé de 1,9 %, les industries extractives affichant une croissance inférieure aux niveaux historiques en raison des mouvements sociaux dans les régions minières. La croissance au premier semestre de 2017 a été de 1,8 %, principalement attribuable au secteur agricole et à celui des services, qui ont progressé de 3,8 % chacun, tandis que les industries non manufacturières ont enregistré un repli de 2,6 %.

Selon les projections, la croissance devrait progresser modestement de 2,3 % en 2017 sous l’effet de la reprise dans les secteurs de l’agriculture, du phosphate et de l’industrie manufacturière. À moyen terme, la croissance devrait remonter progressivement à 3,5 % en 2019 dans un contexte d’amélioration du climat des affaires favorisé par des réformes structurelles et le renforcement de la stabilité sociale et de la sécurité

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Source : Banque Mondiale