Après Total , le français PSA annonce son intention de se retirer d’Iran

Le constructeur automobile a annoncé lundi qu’il préparait son retrait d’Iran. PSA renonce à son plus grand marché étranger en volume.

Le constructeur automobile français PSA a indiqué préparer son retrait d’Iran afin de respecter l’embargo imposé par Washington à l’encontre de Téhéran après son désengagement de l’accord sur le nucléaire iranien.

Sur fond de nouvelles sanctions imposées par Washington à l’encontre de Téhéran, le français PSA a annoncé son intention de se retirer de la République islamique, qui représente son premier marché étranger en volume.

Dans un communiqué diffusé lundi 4 juin, le groupe, dont les marques Peugeot et Citroën avaient formé en Iran des sociétés communes, indique avoir commencé le processus de suspension des activités de ses coentreprises, afin de se conformer à la loi américaine d’ici le 6 août 2018».

En 2017, PSA a vendu 444.600 véhicules en Iran. Selon Business France, le marché iranien pourrait tripler de taille d’ici 2030 à trois millions d’unités par an, dépassant ainsi le marché français.

Auparavant, le groupe français Total avait annoncé son retrait du projet gazier South Pars 11 destiné à répondre aux besoins du marché intérieur iranien. Le groupe a reconnu «ne pas pouvoir se permettre d’être exposé à des sanctions secondaires américaines, qui pourraient comprendre la perte des financements en dollars par des banques américaines».

Le groupe bien implanté en Iran. PSA avait vendu l’an dernier 444.600 véhicules en Iran, pays où il est traditionnellement bien implanté et qui constituait son premier marché étranger devant la Chine (382.800 unités), le Royaume-Uni (279.100), l’Italie (265.200) et l’Allemagne (257.800). Le deuxième constructeur européen affirme cependant que l’importance du marché iranien restait minime en termes financiers. Les activités de PSA en Iran représentent « moins de 1% de son chiffre d’affaires », affirme le groupe. Cette annonce « ne modifie ni les objectifs généraux » de son plan stratégique Push to Pass, ni « les orientations financières actuelles », a-t-il précisé.

Espérer une dérogation 

PSA espère une dérogation. PSA souligne aussi qu’il « est en contact avec les autorités américaines pour envisager une dérogation », « avec le support du gouvernement français », dans l’espoir de pouvoir poursuivre son activité.

Le 8 mai, le président américain Donald Trump a annoncé que son pays se retirait de l’accord historique signé en 2015 entre des grandes puissances et l’Iran, en vertu duquel Téhéran avait accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales. Les États-Unis ont annoncé le retour des sanctions américaines contre l’Iran ainsi que contre toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique. Les Américains ont donné à ces dernières un délai de 90 à 180 jours pour se retirer d’Iran. Un autre grand groupe français, Total, a annoncé récemment qu’il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier en Iran, entamé en juillet 2017, à moins d’obtenir une dérogation de la part des autorités américaines.
Avec agences