55 pays africains vont constituer la zone de libre-échange du continent

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) a été lancée dimanche à Niamey dans sa phase opérationnelle à l’occasion de la tenue du 12ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA).

Les dirigeants africains de 55 pays se rencontrent ce dimanche pour discuter des détails clés de la zone de libre-échange décidée en mars. Le potentiel pour l’économie de 3.400 milliards de dollars de l’Afrique est énorme. Pour autant, des obstacles persistent, tels que la corruption et une infrastructure pauvre.

Cinquante-quatre des cinquante-cinq pays de l’Union africaine (UA) devaient lancer symboliquement dimanche 7 juillet en fin de journée à Niamey, au Niger, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), qui doit constituer un pas vers la  » paix et la prospérité en Afrique ».

« L’entrée en vigueur de la Zlec est l’événement le plus important dans la vie de notre continent depuis la création de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) en 1963 et sa transformation en Union africaine », a affirmé en ouverture du sommet l’hôte nigérien, le président Mahamadou Issoufou, un des plus ardents promoteurs de la zone.

Quelque 4 500 délégués et invités, dont 32 chefs d’État et plus de 100 ministres étaient présents pour l’événement dans la capitale nigérienne, qui a fait peau neuve avec un aéroport flambant neuf, des routes élargies et de nouveaux hôtels et bâtiments.

« Un vieux rêve se réalise. Les pères fondateurs doivent en être fiers », a lancé le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, en soulignant que la la Zlec devenait « le plus grand espace commercial au monde ».

27 pays ont déjà ratifié l’accord

Le géant nigérian, réticent jusque-là, et son voisin le Bénin ont signé l’accord dimanche en ouverture du sommet, sous les applaudissements de leurs homologues. 54 des 55 pays africains vont constituer ce nouveau marché. Seule l’Érythrée n’a pas signé l’accord.

De plus, 27 pays ont déjà ratifié l’accord, a précisé Moussa Faki.

« Le chemin est encore long », a commenté le président égyptien et actuel président de l’UA [dont la présidence est tournante], Abdel Fattah al-Sissi. D’âpres négociations se poursuivent en coulisses sur la mise en œuvre progressive de la Zlec, qui doit réunir 1,2 milliard de personnes.

Le marché devrait être actif à partir de 2020. « Il faut donner un calendrier pour que tout le monde puisse jouer son rôle dans la préparation du marché [unique], alors nous avons recommandé au sommet que la date soit le 1er juillet 2020 », a expliqué le commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’UA, Albert Muchanga.

Des « réformes structurelles » attendues

Chiedu Osakwe, le négociateur en chef nigérian, souligne que la « libéralisation du commerce doit s’aligner sur des réformes structurelles [internes] ». « Aucun pays ne va tout libéraliser [d’un coup] », souligne-t-il, précisant que le processus devrait s’étendre sur plusieurs années.

La Zlec doit favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs. L’UA estime que sa mise en œuvre permettra d’augmenter de près de 60 % d’ici à 2022 le commerce intra-africain, alors que les détracteurs du projet évoquent le manque de complémentarité des économies et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels.

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