Les dirigeants du « G7 » engagés à « combattre l’usage nocif que les terroristes font d’internet »

g7 italieLes dirigeants du Groupe des Sept (G7), les sept nations les plus industrialisées, ont signé vendredi 26 mai une déclaration conjointe sur la lutte contre le terrorisme.
Ce document en 15 points affirme que la lutte contre « l’extrémisme violent » est une « priorité majeure » pour le G7, qui a bien l’intention de « faire passer la lutte à la vitesse supérieure, en agissant sans relâche pour prévenir, enquêter sur et condamner les actes terroristes, leurs auteurs et leurs admirateurs ».

Les dirigeants se sont engagés à « combattre l’usage nocif que les terroristes font d’internet », à travailler ensemble pour faire face au « risque posé par les combattants étrangers lorsqu’ils reviennent des zones de conflit », et à « prendre des mesures pour couper les sources et les canaux de financement du terrorisme ».

Parmi ces mesures, figurera notamment « un usage plus étendu des Données des dossiers passagers (PNR) et des Informations préalables sur les voyageurs (IPV) lors du contrôle des voyageurs », selon la déclaration.

« Dans la mesure où l’exclusion et le manque d’opportunités économiques et sociales peuvent contribuer à la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent, nous nous engageons à faire face à ces problèmes par le biais d’une approche globale, qui mêlera sécurité, inclusion sociale et développement », a ajouté la déclaration.

« Cette déclaration est également un message fort de solidarité envers le Royaume-Uni après ce qui s’est passé à Manchester », a déclaré le Premier ministre italien Gentiloni, tandis que le document circulait sur la table pour être signé par chacun des dirigeants.

Le terrorisme a été placé au cœur du programme du sommet du G7 après qu’un kamikaze a tué 22 personnes et en a blessé des dizaines d’autres lundi, en se faisant sauter à la fin du concert de la chanteuse américaine Ariana Grande, à Manchester au Royaume-Uni.

« Avec cette déclaration, nous apportons la preuve de notre unité, de notre engagement et de notre détermination à poursuivre et à renforcer notre lutte contre le terrorisme », a déclaré M. Gentiloni, ajoutant qu’il s’agissait aussi d’un « message d’amitié et d’unité avec le Royaume-Uni ».

La Première ministre britannique Theresa May l’a remercié pour son soutien après cette horrible attaque.

La déclaration conjointe « montre notre farouche détermination à utiliser tous les outils à notre disposition pour combattre le terrorisme et protéger notre peuple », a-t-elle ajouté.

Divergences sur le climat

Les dirigeants du G7 ont reconnu samedi à Taormina, en Sicile, leur incapacité à convaincre sur le climat un président américain résolu jusqu’au bout à jouer sa propre partition.

En dépit des pressions répétées des Européens (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne et Union européenne), du Canada et du Japon, Donald Trump n’a pas cédé.

La déclaration finale de ce sommet, débuté vendredi dans la prestigieuse station balnéaire sicilienne va donc constater sa désunion sur la question du réchauffement climatique, une première après des dizaines de communiqués du G7 affirmant la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les Etats-unis vont confirmer dans ce texte qu’ils sont toujours en train de réfléchir à leur position sur le climat, pendant que les six autres pays du G7 vont réaffirmer leur engagement en faveur des accords de Paris, en prenant acte de la position américaine, a-t-on ainsi indiqué de sources européennes.

« C’est un résultat moindre que lors des précédents sommets, mais on s’attendait tous à cela », a minimisé un responsable d’une délégation européenne.

Pour d’autres, l’important est finalement que les Etats-Unis soient encore dans le jeu. La présidence française se refuse ainsi à parler d' »échec », même si elle reconnaît que « ce n’est pas une formulation idéale ».

« Un point nous préoccupe beaucoup, c’est le maintien des Etats-Unis dans l’accord, on ne souhaite pas que les Etats-Unis sortent », faisait-on valoir à Paris, avant le début du G7.

« Il est venu ici pour apprendre »

« Le résultat du sommet du G7 montre combien Trump est isolé sur le climat », a jugé de son côté Greenpeace dans un communiqué, mettant en avant l’engagement des six autres pays.

Le point de vue du président américain « évolue, il est venu ici pour apprendre », avait assuré vendredi son conseiller économique Gary Cohn. Mais très vite, les pendules ont été remises à l’heure. « Il y une chose qui ne changera pas, il prendra ses décisions en fonction de ce qu’il pense être le mieux pour les Américains », avait averti de son côté le général H.R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale.

Sur l’autre sujet épineux à l’agenda, le commerce international, les dirigeants du G7 sont parvenus à maintenir les Etats-Unis de Donald Trump, tentés par une forme d’isolationnisme, dans un cadre multilatéral, a-t-on affirmé de source proche de la délégation italienne, hôte de ce G7.

Selon cette source, les chefs d’Etat et de gouvernement du G7 devraient même s’engager à ne pas recourir au protectionnisme comme forme de régulation des échanges.

La journée avait débuté par une rencontre avec les dirigeants de cinq pays africains: Tunisie , Niger, Nigeria, Ethiopie et Kenya .

L’Italie, qui préside actuellement le G7, a fait de l’Afrique une de ses priorités et elle comptait faire adopter une déclaration ambitieuse sur la « mobilité humaine », autrement dit sur le sujet sensible des migrations.

Mais elle a dû revoir ses ambitions à la baisse, sous pression des Etats-Unis, pour limiter cette question à quelques lignes dans la déclaration finale, a-t-on reconnu de sources diplomatiques italiennes.

Le 43e sommet des dirigeants du G7 se tient actuellement dans la ville sicilienne de Taormina. Il rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Japon et des Etats-Unis, ainsi que les dirigeants de l’Union européenne.

Avec agences