L’Emirati et nous !.

Essoussi Kamel

Lorsqu’il débarquât à l’oriental palace dans son hôtel, dans ses appartements, dans son territoire, le prince Emirati n’aspirait qu’à une chose : dormir. Son boy lui retira sa keffieh et sa djellaba, le dénuda et glissa son corps Azreg, frêle et imberbe sous les draps. ll se retira ensuite sur la pointe des pieds. Heureux! que le trou de cul de l’émir ne se mette pas à le gratouiller et que ses paupières alourdies prenaient le dessus et se fermaient sur ses pensées malsaines. Content aussi d’aller boire un verre sans être obligé de lui passer dessus comme à chaque fois.

Il avait cauchemardé toute la nuit sur cette « hbara » qu’il avait mangée toute crue pour lui donner vigueur et puissance. Son réveil n’en était que plus brutal. Tout en sueurs. Il sonna! La gouvernante accourut : Proprette, pomponnée, les cheveux aux vents, le genou dénudé laissant entrevoir des cuisses longues et galbées sur lesquels reposait un buste hautain, fier et conquérant.
Elle connaissait ses goûts prononcés pour les hommes et pour les jeunes « gholmen » qu’un perverti à Sousse lui amènerait à la pelle ce soir pour ses orgies, comme à chacun de ses séjours. Elle n’avait donc aucune crainte quand elle déposât le petit déjeuner copieux sur la table de nuit dorée qui jouxtait son immense lit taillé spécialement par le menuisier de Bab Ejjebli pour abriter ses frasques. Mais quelle ne fût sa surprise lorsqu’elle sentit la moiteur d’une main maladroite et fureteuse sous sa jupe. Son sang se glaça dans ses veines. Tout son corps se figeait immobile et toute son énergie affluait vers sa main qui se souleva et s’abattit dans une gifle magistrale sur les joues flasques du prince.

Espèce de vieille tapette, de vieux PD. T’es devenu un homme? Hein? Ôtez-moi ce slip pourri que je voie un peu si t’as une bite ou une datte pourrie et dégénérée. Le prince se mit à chialer de toute son impuissance physique et morale de prince. Qui obtenait tout, avait tout, achetait tout sauf sa virilité qui le fuyait. La gouvernante en rajoutait. Cynique sur son passé de buveur de pisse de chamelle, de porc, d’éternel nymphomane frigide, d’œsophage porté par une bite molle. Elle en jouait, jouissait à l’idée de triturer le couteau dans sa plaie béante d’homme impuissant du désert, de nénette errante malgré ses pétrodollars.

Sonné ! L’Emirati. KO ! Son teint basané n’arrivait plus à cacher ses restes de pudeur qui remontaient en lui et noircissaient maintenant son visage de timidité maladive. Oubliée sa compagnie aérienne, ses avions qui sillonnaient les cieux , ses milliers d’hôtesses de toutes les nationalités.

Il n’avait plus qu’une envie. Sortir des griffes de cette safira., cette tunisienne qui parlait, ce non objet qui le giflait et l’humiliait, , cette chose qui lui criait dessus, cette moitié d’homme qui l’aplatissait, cette chiure qui l’écrasait…. lorsque son boy attitré surgit. « Préparez-moi mon avion. Je pars de suite ». Il se ressaisissait ! Se revigorait, se réveillait ! Son impuissance sexuelle se terrait. et toute la puissance de son argent remonta :. « Allo, John ! Plus aucune femme tunisienne ne doit pouvoir voler sur mes avions à partir de ce moment. » . Il avait le monde sous ses pieds, son boy sur le dos, son impuissance entre les jambes et les 5 doigts de la main de Fatma libre imprimés sur sa joue.

Essoussi Kamel