Toute ressemblance (…) n’est ni fortuite ni involontaire.

Beaucoup d’entre vous connaissent cette scène culte du chef-d’œuvre cinématographique: « Il était une fois dans l’ouest ». Je pense toutefois que le film entier mérite d’être revu pour la prestation de ces principaux acteurs et pour sa bande originale, une de plus belles bandes sonores de l’histoire du cinéma.

« Il était une fois dans l’ouest » est l’histoire d’un homme sans nom, que d’aucuns appellent Harmonica (Charles Bronson) et qui est à la recherche de Frank (Henry Fonda), un tueur impitoyable.

Dans Il était une fois dans l’ouest, Sergio Leone dépeint un ouest américain sans pitié, austère et dominé par le sadisme et la vengeance. Il dépeint un monde livré à lui-même, loin du progrès et du développement industriel, où les hommes se trouvent encore à l’état sauvage (toute ressemblance avec des personnes existant… :-) ). La vengeance est présentée comme le seul moyen de rendre la justice. Dans ce film, elle est magnifiquement esthétisée, elle est sublimée et exaltée par la musique d’Ennio Morricone.

La dernière scène du film annonce l’avènement de la civilisation et du progrès (symbolisés par l’arrivée du train) qui avancent inexorablement et qui repoussent le Far-West sauvage afin d’instaurer un Etat de droit. Car le Far West que l’on voit dans ce film est un monde où règne la loi du plus fort, un monde truffé de hors-la-loi et de brutes impitoyables et cyniques.

Les principaux personnages du film

Dans ce film, le personnage de Franck (Henry Fonda) apparaît comme l’incarnation du cynisme, la stature du mal. Franck est un homme sans conscience morale, un Thanatos de l’ouest qui massacre à tire-larigot. L’homme à l’harmonica (Charles Bronson) donne l’impression qu’il représente la justice, mais il est davantage un régulateur qu’un justicier car il cherche, avant toutes choses, à assouvir une vengeance personnelle. Harmonica aussi porte la mort en lui, et il la sème.

Cette violence de l’ouest est complétée par un autre personnage, Cheyenne (Jason Robards). Lui, en revanche, se situe à la limite de la civilisation. C’est en quelque sorte un bandit au grand cœur qui sait se contenir. Il ne viole pas, il ne tue pas à tout-va et semble s’accommoder de la loi. Dans ce monde d’une implacable violence, et auprès de ces visages cabossés et tuméfiés par le soleil, apparaît le seul personnage féminin interprété par Claudia Cardinal. Jill (Claudia Cardinal) essaye de s’adapter à ce monde sauvage et incarne la promesse d’un avenir radieux et pacifié. D’ailleurs, l’homme à l’harmonica (Charles Bronson) lui explique, à la fin du film, que la violence ne sera plus comme avant. La violence s’amenuisera à l’ouest au point où elle se limitera à quelques claques sur les fesses venant d’hommes civilisés.

ATTENTION, CHERS AMIS, NOUS ALLONS DIVULGUER LA FIN DU FILM DANS CETTE DERNIÈRE PARTIE !

Dans cette scène mythique (voir ci-dessous), probablement la plus célèbre d’Il était une fois dans l’ouest, on explique cette soif de vengeance qui dévore Harmonica depuis le début du film. Ce sentiment âpre de vengeance est lié au traumatisme de la mort de son frère, alors qu’Harmonica était enfant.

L’on peut voir, dans cette vidéo (voir ci-dessous), en l’occurrence la scène du duel, et ce à travers un flash-back, la silhouette floue d’un homme qui avance sereinement. Ensuite, la mise au point se fait sur le visage inattendu de Frank. Le cynisme atteint son comble dans cette scène. En effet, ce dernier enfonce un harmonica dans la bouche de l’enfant (futur l’homme à l’harmonica) qui porte sur ses frêles épaules son grand frère attaché au bout d’une corde en lui disant : « Joue pour ton grand-frère, ça lui fera plaisir. » Sergio Leone effectue de gros plans sur le visage du jeune garçon en pleurs, qui, avec la bouche obstruée par l’harmonica et ne pouvant résister à la fatigue, s’effondre par terre et provoque ainsi la mort de son frère. Au retour du flash-back, Frank est tué à son tour lors du duel qui l’oppose à Harmonica.

Il était une fois dans l’ouest est un film hors-norme et intemporel, servi par des acteurs charismatiques et immortalisé par sa musique.

Pierrot Lefou

Pierrot Lefou