Slim Khalbous précise: « Toute mesure de discrimination positive a vocation à disparaître à moyen terme »

Monsieur Slim Khalbous , ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Scientifique vient de publier sur son compte Facebook le texte ci-après pour expliquer et éclaircir ce qu’il a appelé  la  » discrimination positive » dans la prochaine orientation universitaire 

De l’urgence d’une discrimination positive au respect inconditionnel du mérite universitaire

La décision du gouvernement de faire de la discrimination positive à l’orientation universitaire a été bien étudiée et réfléchie et se base sur le rapport d’une commission technique et pédagogique qui a travaillé durant plusieurs mois :

Voici des éléments de réponse factuels par rapport à certaines critiques ou inquiétudes :

– Le ministère n’a jamais parlé de filières nobles, mais des filières les plus demandées (statistiques effectuées sur les 5 dernières années, le choix est donc totalement objectif).

– Le choix des régions concernées par cette mesure a été fait en se basant sur les indices de développement du MDCI.

– Le taux de 8% correspond à 416 places sur les 5200 places les plus demandées dans les 30 établissements retenus (c’est donc une mesure d’ajustement pour assurer l’égalité des chances des tous meilleurs et cela ne touche en rien l’orientation des 51000 nouveaux bacheliers prévus)

-Dans les filières retenues il n’y a pas que médecine et ingéniorat, il y a aussi les filières en sciences humaines et sociales (gestion et droit…).

– Une opération transparente et informatisée: Techniquement la première itération se fera comme d’habitude sans quotas. Ex: si une Fac a 400 places elle recevra dès la 1ère itération 368 étudiants avec leur score habituel (92%).

– Une 2ème itération se fera pour les places quotas entre les meilleurs des zones défavorisées. Ex. Si la fac en question a reçu 4000 demandes le logiciel va éliminer les 368 reçus, et mettra en concurrence les demandeurs venants des zones défavorisées entre eux pour les 32 places qui restent à pourvoir. Supposons qu’il reste 2000 étudiants concernés, le programme retiendra les 32 meilleurs parmi eux. Et donc le niveau restera élevé et l’accès au mérite.

– Une 3ème itération est réalisée pour pourvoir les places libérées. Car probablement les 32 repêchés, déjà bons, ont obtenu une autre orientation qu’il faudra remettre en jeu. Et donc rien ne se perd.

– Juste à titre d’illustration un 15,70 ou 15,80 à Kasserine vaut largement un 16 obtenu à l’Ariana pour entrer dans une école d’ingénieur et il aura probablement encore plus de détermination pour réussir … Pour certaines filières les différences se sont hélas accentuées ces dernières années: un élève à kasserine a 0,7% de chance d’accéder aux filières en question et celui de l’Ariana 25% ! Cela nous pousse à réfléchir à la l’urgence du développement régional, aux réformes éducationnelles cruciales pour notre pays, mais aussi et surtout à agir au plus vite…

– Le conseil des ministres dédié à l’ESRS a également validé une autre forme de discrimination positive. La possibilité donnée aux élèves ayant un talent particulier ou des compétences hors normes, surtout dans les disciplines basées sur la créativité, d’accéder aux filières correspondant à leur talent, même s’ils n’ont pas le score mathématique. Pour cette année, le ministère a retenu les filières suivantes : Musique, théâtre, journalisme, design, art et nouvelles technologies. Les élèves concernés déposent une demande justifiée et surtout soutenue par des preuves tangibles (oeuvres, concours, certification, créations exposées, articles publiés….), la commission d’orientation jugera s’ils sont éligibles ou pas à passer le test d’entrée à la filière demandée, et si c’est le cas, le candidat passera le test devant le jury expert de la discipline qui confirmera ou pas la réalité de ce talent exceptionnel.

– C’est donc une première tentative louable pour concrétiser la discrimination positive inscrite dans notre constitution, une évaluation scientique sera réalisée à la fin de l’année pour ajuster si besoin.

– Enfin, la réforme complète et intégrale de l’université, qui est la solution définitive, reste toujours d’actualité et avance convenablement mais cela prendra plus de temps…

Toute mesure de discrimination positive a vocation à disparaître à moyen terme.


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