Le prix Nobel de physique 2017 a été attribué à trois chercheurs américains

NOBEL DE PHYSIQUE 2017La prestigieuse récompense est décernée à trois astrophysiciens américains, Rainer Weiss, Barry Barish et Kip Thorne. Ils sont récompensées pour leurs contributions au détecteur LIGO qui a permis la détection directe des ondes gravitationnelles. , ouvrant une nouvelle fenêtre sur la connaissance de l’univers

Le prix Nobel de physique a été attribué ce mardi à trois scientifiques, Rainer Weiss, Barry C. Barish et Kip S. Thorne, « pour leurs contributions décisives (…) à l’observation des ondes gravitationnelles ».

Théorisées par Albert Einstein il y a un siècle, ces ondes provenant de la collision de deux trous noirs ont été détectées pour la première fois le 14 septembre 2015.

Il a fallu 1,3 milliard d’années pour qu’elles parviennent jusqu’au détecteur Ligo (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory), basé aux États-Unis, a souligné l’Académie.

Ondes infimes

Les ondes gravitationnelles que l’on recherche sont celles qui sont produites par des phénomènes violents comme la fusion de deux trous noirs ou encore l’explosion d’étoiles massives.

Semblables à la déformation d’un filet dans lequel on pose un poids, ces phénomènes ont permis les observations du LIGO en septembre 2015, juin 2016 et janvier 2017.
La comparaison des temps d’arrivée des ondes dans les deux détecteurs, distants de 3.000 kilomètres l’un de l’autre, et l’étude des caractéristiques des signaux mesurés ont confirmé la détection.
Et en août 2017, le détecteur européen Virgo, situé près de Pise en Italie, a, à son tour, observé ce type d’ondes.
Pour Benoît Mours, directeur de recherche CNRS et responsable scientifique de la collaboration Virgo pour la France, l’observation des ondes gravitationnelles représente « une évolution fondamentale en physique ».
« C’est comme si on ouvrait les yeux sur cette phase de l’univers qui jusqu’à présent nous était inaccessible », a-t-il dit mardi à la presse.
Selon la théorie de la relativité, un couple de trous noirs en orbite l’un autour de l’autre perd de l’énergie, produisant des ondes gravitationnelles.
Mais Einstein lui-même doutait qu’on détecterait un jour ces ondes, tant elles sont infimes. Puis, dans les années 1950, un physicien américain, Joseph Weber, s’est mis en tête de les débusquer en construisant les premiers détecteurs.
Une preuve indirecte de leur existence avait été établie par la découverte en 1974 d’un pulsar – une étoile à neutrons qui émet un rayonnement électromagnétique intense dans une direction donnée, comme un phare – et d’une étoile à neutron tournant l’un autour de l’autre à très grande vitesse. Cette découverte avait valu aux Américains Russel Hulse et Joseph Taylor le prix Nobel de physique en 1993.

Le prix de physique est traditionnellement le second des Nobel annoncés chaque année.
Le prix Nobel de médecine a été attribué lundi à trois généticiens américains dont l’étude de l’horloge biologique éclaire l’adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit, les troubles du sommeil et leurs effets sur la santé.
Suivront la chimie mercredi, la littérature jeudi, la paix vendredi et le prix d’économie le 9 octobre.
Cette année, chaque prix est doté de neuf millions de couronnes suédoises (environ 940.000 euros). Rainer Weiss en obtient la moitié et Barry Barish et Kip Thorne l’autre moitié.