Plaidoyer pour un musée du terrorisme islamiste à Alger !

Pour un Mémorial des victimes du terrorisme islamiste au sein de la nouvelle grande Mosquée d’Alger

Au sein des murs de la grande mosquée d’Alger, et afin de donner un rôle historique à ce lieu de culte sans pair, la création d’un musée du terrorisme religieux est une priorité! Pour que nul n’oublie notre tragédie.
Le peuple algérien n’avait pas besoin d’une réconciliation nationale, comme l’a tricotée le régime. Une réconciliation tissée sans procès équitable, sans vérité historique. Une réconciliation incapable de protéger notre société fragilisée par la guerre religieuse haineuse qui a duré dix ans. Face à ce mensonge politico-financier, le pays est menacé, à tout moment, de revivre le même scénario tragique, avec les mêmes acteurs, les mêmes bourreaux ou leurs émissaires de cette nouvelle génération.
Il n’y a pas de différence entre un terroriste habillé en kamis afghan ou saoudien et un autre terroriste en Jeans déchiré et des cheveux à la kératine coiffés et coloriés à la star footballistique ! Un changement dans l’apparence et une dure constante dans le cerveau !
Afin de mettre la société à l’abri des radiations idéologiques et morales du terrorisme religieux, il fallait créer, et en toute urgence, un musée pour commémorer cet enfer du terrorisme islamiste qui a fait près d’un quart de million de victimes.
Pour que nul n’oublie, il fallait construire un mémorial qui, à tout risque de dérapage, rappelle les nouvelles générations à cet enfer que leur grand père, leur père et leur mère ont enduré pendant la décennie de 1990-2000. Et le problème n’est pas réglé !
L’Algérie devrait être, par excellence, le témoin universel de la plus barbare tragédie islamiste qu’a connue le vingtième siècle. Et afin que nul n’oublie les détails horribles de cet holocauste islamiste, il est de notre devoir qu’intellectuel-citoyen d’œuvrer pour la création d’un mémorial qui laisse graver à jamais cette ignoble tragédie religieuse.
Cette paix réalisée après une sale guerre religieuse, pleine de haine, de sang et des règlements de compte individuels, collectifs, régionaux, familiaux et religieux, restera fragile et menacée. Donc, il faut la consolider par tous les moyens politiques et culturels afin de la maintenir à l’abri de toute nouvelle force du mal.
Les génocides des juifs perpétrés par les fascistes pendant la deuxième guerre mondiale, et pour que nul n’oublie, a engendré la création d’un certain nombre de musées et des mémoriaux à travers l’Europe. La traite des noirs africains perpétrée par les Américains et les Européens, et pour que nul n’oublie, a crée la “maison des esclaves” située sur l’île de Gorée non loin de Dakar au Sénégal, un établissement qui laisse réveiller, en nous, l’histoire des atrocités racistes. Un musée hautement symbolique, contre toute faille menaçant la mémoire humaine. Il a été visité par des figures influentes du monde entier, hommes politiques, écrivains, artistes et religieux tels que: Mitterrand, Jimmy Carter, Bill Clinton et George W. Bush, Roi Baudouin de Belgique, Nelson Mandela, Roger Garaudy, Breyten Breytenbach et d’autres … Et pour que nul n’oublie, la nécessité de la création d’un musée du terrorisme islamiste en Algérie, est un devoir moral, historique et culturel envers les nouvelles générations.
Un musée de l’holocauste, une maison des esclaves, un musée du terrorisme islamique, ces lieux de mémoire rappellent les êtres humains à la sagesse et au respect de la diversité, à chaque fois qu’ils essaient de répéter les mêmes actes horribles.
En Algérie, le lieu idéal pour l’aménagement d’un tel musé c’est au sein des murs de la grande mosquée d’Alger. A travers cet établissement qui est le musée du terrorisme islamiste on donne une immense dimension humaine, historique et une spécificité universelle à cette mosquée sans pair. Ce musée du “terrorisme religieux” que nous imaginons au sein de la grande mosquée d’Alger doit contenir tous les instruments utilisés par les terroristes islamistes pour semer la mort et la peur dans la société ; diverses armes blanches et à feu: les épées, les couteaux, les faucilles, el mahchoucha, les pistolets traditionnels, les grenades… les fils métalliques et les cordes utilisés pour égorger ou pour attacher les victimes. Sans doute, toutes ces armes sont en possession des services de sécurité, de l’armée, de la gendarmerie ou de la justice.
Ce musée doit contenir également tous les enregistrements disponibles en audio, en image, en photo et en texte écrit. Une grande partie de ces archives se trouve à la télévision, à la radio, dans les laboratoires des services de sécurité, aux archives nationales, à la bibliothèque nationale. Les archives du parti islamiste FIS, ses journaux comme El Borhane, El Mounkidh, El Hidaya, El Nibras, El Haq… ses fatwas, les discours de ses dirigeants, les prêches des vendredis. Les enregistrements audiovisuels des rassemblements des terroristes en villes comme au maquis. Les enregistrements témoignant des manières démagogiques dont les terroristes ont eu recours pour la mobilisation des masses, le lavage du cerveau des jeunes recrutés.
Ce musée devrait également renfermer les enregistrements et les témoignages des horribles massacres de masse perpétrés dans des villes, des villages et dans les hameaux à l’image des atrocités commises sur les populations de Ben Talha, Sidi Moussa, Sidi Bel-Abbès et bien d’autres.
Ce mémorial de la guerre terroriste doit contenir les documents et témoignages à propos des femmes tuées, kidnappées et violées. Victimes de cette horde fasciste, parce qu’elles ont refusé l’imposition du voile islamiste importé de l’Afghanistan, d’Égypte ou d’Arabie Saoudite… Les statistiques et témoignages des femmes qui ont subi des viols collectifs ou individuels, les enfants des maquis nés de ces viols abandonnés dans la nature ou dans les rues. Le musée doit également allouer une aile spéciale pour les élites des lumières assassinées, persécutées, kidnappées, obligées à s’exiler. Ainsi des centaines de journalistes, écrivains, réalisateurs, musiciens, chanteurs, médecins, universitaires, militants des droits de l’homme ont donné leur vie en défendant la raison, contre la foi aveugle de l’obscurantisme.
Le musée du terrorisme islamiste doit être visité en permanence par les élèves de nos écoles. Un lieu de débat sur les sujets les plus brûlants tels : la diversité, la pluralité, le vivre ensemble, l’autre, les respects des religions, la science, la raison, les droits de l’homme, les droits des femmes, les droits de l’enfant, les droits des minorités, la liberté individuelle…
J’ai réfléchi à ce projet politico-culturel, dès que j’ai entendu quelques sympathisants du FIS, lors des funérailles de Abbasi Madani, scander des slogans politico-religieux des années (1992-1998).
Pour que nul n’oublie !

Amin Zaoui