Le ridicule qui ne tue plus …néanmoins irrite

‘Aujourd’hui, la présidence du gouvernement appelle ses agents à porter des habits traditionnels.’’

Voici, ma réplique :

Non, Monsieur-mauvais-sauteur-occasionnel, je ne porterai pas ‘‘l’habit traditionnel’’ que vous me sommez de mettre. J’ai le droit de rester ‘nu’, car mes choix sont nombreux, fantaisistes, et variés. Mais ça, c’est trop ‘tordu’ pour les ‘simplets’ d’esprit que vous côtyez et qui vous vont jusqu’à ‘l’imparfaite perfection’ que vous incarnez

Non, Monsieur, je suis libre dans mes goûts verstimentaires. Bourguiba le faisait avant vous, mais à travers les chants folkloriques (‘‘Ilbiss will 7adhdh mwaaatiiik…’’). Burguiba le faisait avec tact et finesse. Bourguiba était patriote, digne d’être appelé ‘Moujaahid Akbar’ et ‘Père de la Nation’. Bourguiba était porteur de projets qui nous rendaient fiers d’appartenir à cette « terre verte » … qui nous rendaient respectables devant toutes les nations

Non, Monsieur, vous n’avez rien d’un ‘patriote’, et vous n’avez que faire de la tradition. Ce qui compte pour vous, c’est l’illusion ‘précoce’ d’une valeur qui qualifie mal votre fonction

Non, Monsieur, je ne suivrai pas votre commandement quand le peuple sait que des forces occultes vous ‘téléguident’, et que gouverner vous échappe comme Dieu échappe, d’ailleurs, aux mécréants qui le commodifient pour leurs projets obscènes, et qui sont vos amis. ‘Gouverner’, Monsieur, est un art que ne maîtrisent les ‘catons’

Non, Monsieur, je ne porterai pas l’habit traditionnel parce que la Tunisie est multiple et singulière. J’aime ses couleurs de Rome jusqu’à Carthage. J’aime ses couleurs rurales et citadines, berbères et occidentales. J’aime la diversité de ses charmes. J’aime ma Tunisie plurielle

Non, Monsieur, je ne porterai pas ce que vous nous imposez. Qu’avez-vous fait de la tenue afghane ? Je la mettrais volontiers en d’autres temps et lieux pour d’autres raisons, comme je porterais librement la jebba, le ‘kabbouss’ ou la tenue moderne en cravate, veste et pantalon. Je salue les paysannes qui portent la « melya », en train de cultiver les champs, cheveux-en-l’air-offerts-au-vent. Je salue leurs filles en haillons, en train de récolter ce qu’elles sèment. Je salue celles aussi qui portent la robe et la min-jupe ou le caleçon, celles qui sont sans complexe sur nos plages, en maillot deux-pièces, ou ‘topless’ en faisant fi des hommes ‘grotesques’ qui le ‘sont’.

Non, Monsieur ! Arrêtez d’éviter de vous occuper de l’essentiel:

Qu’avez-vous fait pour résoudre les problèmes d’un pays à la dérive dont vous avez les clefs de commandement? Qu’avez-vous fait du fléau des réseaux contrebandiers ? Qu’avez-vous fait pour sauver la monnaie nationale ? Qu’avez-vous fait des criminels pédophiles de Rgueb jusqu’à Sfax et dans toutes les régions? Qu’avez fait du ‘réseau secret’ des islamistes avec qui vous partagez les miettes d’une nation à l’abandon ? Qu’avez-vous pour assainir notre système de santé des mafieux qui le pourrissent? Qu’allez-vous fait/Qu’allez-vous faire du deuil des parents de 15 bébés martyrs prématurés? Qu’avez-vous fait du voyou Ben Gharbia et compagnie que vous placez ‘leaders’ pour la propagande de vos prochaines élections ?

Non, Monsieur, je ne vous suivrai pas ! Vous avez trahi vos proches et léché les semelles des ennemis de la Tunisie, ceux qui n’attendent que sa destrcution finale et la vôtre, avec.

Non, Monsieur, vous ne me représentez pas ! Vous n’avez aucun ordre à me donner !

Non, Monsieur, étais-je ‘votre père’, j’utiliserais le fouet pour vous corriger

Non, Monsieur, j’ai décidé dêtre ce que suis, un parrhésiaste, le preneur du risque de ‘dire-vrai’, et compte le rester jusqu’à ce que ‘la vérité ‘nue’ vous débusque, ainsi que vos complices, conspirateurs contre ma dignité

Non, Monsieur, le savoir m’a donné des ailes de volonté pour arracher ma liberté

Non, Monsieur, je ne suis pas figé. Nomade en quête des valeurs humaines, j’embrasse le monde et ceux qui le constituent dans la soif de la justice et du respect, dans la soif de Lumières, de plaisir et de la joie-d’être, dans la quête déterminée d’autres plaisirs à naître

Non, Monsieur, portez ce que vous voulez, y compris l’habit des kamikazes. Si vous le faites, vous aurez au moins jeté ‘bas les masques’ qui ne servent plus à votre déguisement.

Abdennebi Ben Beya