Beaucoup se sont étonnés des soi disant modernistes qui se sont prononcés contre le rapport de la COLIBE ou, plus nombreux, ceux qui se sont abstenus de donner leur avis sur la question. Politiciens ou autres d’ailleurs. De mon point de vue voici quelques raisons :
** une bonne partie déjà est musulmane pratiquante pas nahdhaouie certes, mais pratique à la manière de ma grand mère (Allah yer7amha). Donc pour eux on peut être moderniste à souhait, porter des bikinis, aller en soirées mondaines, ou paraître very open minded, quand on commence à leur demander de réfléchir sur les paroles de Dieu et de son prophète, le mode off s’actionne et ils deviennent aussi butés que les islamistes.
** D’autres sont trop attachés à leur bien propre et pour eux, la modernité, l’ouverture d’esprit, et les grands discours sur les libertés individuelles et les droits des femmes ou des minorités doivent rester et être exploités en tant que tels : des discours. Mais il ne faut pas que ça aille à l’encontre de leur propre intérêt. Dans cette catégorie, on trouvera des « modernistes », femmes et hommes, en instance de divorce ou de partage d’héritage (ou se préparant pour ça) et qui voient en ce rapport un danger pour leur bourse.
** Une troisième catégorie de modernistes sont les « schtroumpfs râleurs « . Leur sport favori est de dire non à tout ou de peindre des tableaux noirs à chaque bout de champ. Parmi ceux là, on voit ceux qui se disait pour la cause des homosexuels, et qui viennent aujourd’hui nous dire que ce n’est pas le plus urgent au milieu de nos problèmes économiques (comme si Bochra et ses coéquipiers étaient censés nous sortir de notre situation catastrophique et qu’ils se sont amusés à nous pondre un rapport sur les libertés!). D’autres , habitués à nous encenser de discours sur la suprématie de la femme tunisienne, se taisent ou pire, partagent des statuts anti Bochra.
Bref, je ne vais pas faire une typologie des faux modernistes qui jouent la comédie même si ce serait intéressant pour comprendre pourquoi dans notre pays les partis politiques progressistes sont si vides de compétences.
Mais ce qui est sûr, c’est que ce rapport a non seulement ôté le voile sur les vrais desseins du parti islamiste, qu’on connaissait déjà, mais a surtout dévoilé la vraie face hypocrite de beaucoup de prétendus modernistes sans recul qui jouaient sur la vague du » being In » pour se la péter.
Rim Kalaï-Jemai