L’actrice libanaise Manal Issa dénonce le massacre à Gaza sur le tapis rouge du festival de Cannes

Lors de la montée des marches mardi 15 mai, l’actrice libanaise Manal Issa a brandi une pancarte sur laquelle on peut lire en anglais : « Arrêtez l’attaque à Gaza !! ». Un message politique et engagé sur la répression de l’armée israélienne qui a fait 60 morts et plus de deux mille blessés côté palestinien lundi 14 mai.

La politique s’invite au Festival de Cannes. Les marches ont encore une fois été le théâtre d’une revendication engagée. C’est l’actrice Manal Issa qui a tenu à faire passer son opinion lors de la montée pour le film Solo : A Star Wars Story. La comédienne franco-libanaise a ainsi levé les bras pour dévoiler une pancarte sur laquelle on peut lire : « Stop the attack on Gaza !! », soit, en français : « Arrêtez l’attaque à Gaza !! ».

Elle fait ainsi référence à la répression sanglante de l’armée israélienne lundi 14 mai contre des manifestants palestiniens qui protestaient contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Au moins 59 personnes ont été tuées par des tirs de Tsahal. La communauté internationale a pratiquement condamné à l’unanimité la réaction d’Israël face à des manifestants armés de lance-pierres, sauf les États-Unis qui ont estimé que leur allié avait « fait preuve de retenue ».

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Au lendemain de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014 ( 60 palestiniens sans armes sont morts sous les balles des soldats d’occupation israéliens ) , Israël a vu le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse soutenir l’idée d’investigations lancée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dès fin mars, quand avait commencé la mobilisation gazaouie par une première journée sanglante.

Toute manifestation d’ordre politique ou religieuse est généralement bannie sur le tapis rouge. Il y a un an, la ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, avait également fait parler d’elle avec une robe aux allures de manifeste, qui représentait dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du Dôme du rocher.

La situation à Gaza a également été abordée au Festival de Cannes avec « Samouni road », un documentaire sur le massacre de 29 membres d’une famille, adultes comme enfants, en 2009. Les blessés furent abandonnés à leur sort pendant trois jours avant que la Croix-Rouge intervienne.

Mêlant interviews des survivants et plans des lieux, le film de l’Italien Stefano Savona a recours à l’animation pour reconstituer les scènes les plus insoutenables et redonner vie aux disparus. Un projet qui a mis neuf ans pour voir le jour.

Le réalisateur s’est appuyé sur les documents de la Croix-Rouge, des Nations unies, mais aussi sur les rapports internes de l’armée israélienne. « La situation à Gaza était tragique il y a 25 ans; maintenant c’est pire. J’ai seulement voulu montrer ces gens et les laisser parler », a confié Stefano Savona à l’AFP, refusant de commenter le bain de sang survenu lundi dans la bande de Gaza.