Egypte: une danseuse russe risque la prison pour sa tenue jugée très légère

Une danseuse orientale russe travaillant en Egypte sera bientôt jugée pour incitation à la débauche. Les autorités lui reprochent notamment sa tenue jugée très légère. Les procès de ce genre se multiplient ces dernières années.

Ekaterina Andreeva, alias «Gawhara» (bijou en arabe), a échappé de peu à l’expulsion. Cette danseuse russe qui se produit dans un club de Guizeh, près du Caire, a dû prouver lors d’une brève arrestation la semaine dernière, qu’elle avait des papiers en règle pour rester en Egypte. Libérée sous caution, elle est néanmoins poursuivie par la justice. Son show a été jugé très chaud.

Trop sexy ?

C’est la circulation de la vidéo sur les réseaux sociaux ( voir ci-bas ) qui a mis le feu aux poudres et alerté les autorités. La danseuse de 31 ans en tenue «trop légère» a été jugée provocante et sera traduite en justice pour «incitation à la débauche».
Le costume de la danseuse a peut-être quelques centimètres de textile en moins, mais la tenue de la danseuse orientale a depuis toujours été formé d’un haut couvrant uniquement les seins avec un bas formé de voiles transparents.
En attendant le procès, la danseuse russe est au chômage technique.

En prison

Ce n’est pas la première fois qu’une danseuse ou une artiste a des démêlés avec la justice pour «débauche et attentat à la pudeur». En 2015, un tribunal égyptien avait condamné à un an de prison une danseuse égyptienne pour un clip suggestif jugé indécent. Reda al-Fouly avait été arrêtée quelques jours après la diffusion sur YouTube de la vidéo Sib Idi (lâche ma main en français). On la voit danser, vêtue d’une robe très courte au décolleté plongeant.

Plus récemment, en 2017, la chanteuse Shyma a été condamnée en appel à un an d’emprisonnement après des poses suggestives de son clip.

Régression?

La danse du ventre fait partie de la culture égyptienne. Mais avec la montée du conservatisme et de repli religieux durant ces dernières années, les danseuses égyptiennes n’osent plus donner de spectacles. Face aux pressions sociales, «elles raccrochent le voile et le soutien-gorge pailleté et sont remplacées par des Russes, des Américaines ou des Brésiliennes, moins sensibles aux critiques», explique Jeune Afrique.

L’Egypte, qui comptait quelque 5000 danseuses dans les années 1940, n’en dénombre plus que quelques dizaines aujourd’hui, en majorité étrangères, précise encore le reportage de l’hebdomadaire.
Des danseuses venues d’ailleurs qui risquent elles aussi d’arrêter la danse orientale en Egypte pour éviter la prison.