Avec une boite de chocolats, Israël officialise son retrait de l’UNESCO

Israël a formellement notifié l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) de son retrait, annoncé en octobre, en pleine élection du directeur général de l’organisation, a annoncé l’Unesco vendredi.

L’Unesco a été officiellement informée par Israël de l’intention de ce pays de quitter l’organisation, annonce un communiqué diffusé ce vendredi.

La directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay (France), a reçu une lettre de la part d’Israël officialisant son intention de quitter l’organisation, selon un communiqué diffusé ce vendredi.

«En ma qualité de Directrice générale de l’Unesco, j’ai reçu aujourd’hui la notification officielle du gouvernement israélien concernant le retrait d’Israël de l’Organisation à la date du 31 décembre 2018, dont la décision avait été annoncée le 12 octobre 2017», a-t-elle indiqué.

Et d’ajouter:

«Je le regrette profondément, dans la conviction que c’est au sein de l’Unesco, et non pas en dehors d’elle, que les États peuvent le mieux agir pour contribuer à résoudre des différends qui touchent aux domaines de compétence de l’Organisation

Le 12 octobre, juste après que les États-Unis ont annoncé se retirer de l’Unesco, Israël avait fait part d’une décision similaire, reprochant à l’organisation un parti-pris anti-israélien et la qualifiant de « théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver ».

Les États-Unis ont pour leur part déclaré dès octobre dernier qu’ils se retiraient de l’Unesco. Emboîtant le pas à l’administration américaine, qui a précisé qu’elle quitterait l’organisation à partir de 2019, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a chargé la semaine dernière son ministère des Affaires étrangères de préparer les documents appropriés.

Israël a des relations assez tendues avec l’Unesco qui conteste régulièrement la légitimité de son contrôle sur le centre historique de Jérusalem et sur les régions de Cisjordanie occupés , jugés importantes pour l’histoire et les traditions juives.
Le 6 décembre dernier, le président Donald Trump a annoncé que les États-Unis reconnaissaient Jérusalem occupée comme capitale de l’État hébreu et que l’ambassade américaine y serait transférée. L’initiative a provoqué la colère du monde arabo-musulman et des émeutes sévèrement réprimées ( plus de 15 martyrs palestiens  )dans les territoires palestiniens occupés .

L’assemblée générale de l’ONU a condamné, le 21 décembre à une grande majorité,  la décision du président américain

En 2011, l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco avait accentué la crise et entraîné la suspension des contributions financières d’Israël et des États-Unis, égales à près du quart du budget de l’agence.

Avec une boîte de chocolats

L’envoyé d’Iaraël à l’UNESCO a indiqué jeudi 28 décembre qu’il ne s’inquiétait pas de ce qu’Israël se trouve dans l’obligation de rester au sein de l’organisation pendant encore 12 mois, malgré ses tentatives ratées pour soumettre les documents nécessaires dans les délais.

Carmel Shama-Hacohen a expliqué dans un communiqué qu’il a fait une dernière tentative pour soumettre une lettre officielle annonçant l’intention d’Israël de quitter l’organisation en allant aux bureaux de l’agence culturelle de Paris avec une boîte de chocolats en plus de sa lettre. Mais il n’a trouvé personne qui ait accepté de signer le reçu, les bureaux étant fermés pour la période des fêtes de fin d’année.Le siège de l’UNESCO est fermé jusqu’au 2 janvier.

« Nous avons fait aujourd’hui une tentative de remise de notre lettre officielle de retrait qui mettra un terme à l’adhésion à l’UNESCO de l’Etat d’Israël », a expliqué Shama-Hacohen. « J’y suis allé aujourd’hui en compagnie de mon assistant et nous avons tout d’abord donné aux gardiens de la sécurité une boîte de chocolats pour la nouvelle année, pour adoucir le fait que nous les dérangions ».

L’envoyé a déclaré avoir expliqué la situation aux gardiens, mais ces derniers ont indiqué ne pas être habilités à signer un reçu de remise ni autorisés à accepter un document officiel.

Shama-Hacohen a indiqué qu’il avait été finalement en mesure d’entrer dans les bureaux de l’organisation et que « nous avons trouvé un accord avec eux qui nous permet d’écrire sur le courrier que nous avons tenté de le leur remettre mais qu’ils ont refusé ».

Il a alors transmis la lettre par courriel à la directrice générale et cette dernière a indiqué qu’elle la considérerait comme une notification officielle de l’intention de l’Etat juif de partir, a-t-il dit.

Sources : Agences et timesofisrael.com