« Le mot Allah est devenu la devise des tunisiens pour ce drame du bus de Amdoun. Il est partout : dans toutes les bouches, dans toutes les têtes, sur tous les murs, dans tous les disques, tous les téléphones, tous les livres, les assemblées, les écoles, les gares, les 7ammassas, les bordels, . On le met à toutes les sauces. On le mélange à toutes les épices. On le dit pour être aimable, pour séduire, mais aussi violent lorsqu’il ,précipite le bus dans le précipice. Le chauffeur , il hurle : Allah est grand. Nous autres charitables. Nous chuchotons : Allah est miséricordieux. Allah yarhamhom , fil Jenna inchallah. L’autre Ghannouchi fait semblant « Il réunit les députés et récite la Fatiha devant les caméras.
Dieu n’espionne pas les Tunisiens du ciel. Il est parmi eux. Il vit en eux. Il conduit le bus à leur place. Il est dans la cuisine. Il est caché dans les institutions et les lois et même au détour des ravins . Il est le guide. Il régit la vie. Il s’occupe des affaires de la cité. Les citoyens sont ses sujets. Il surveille leurs mœurs. Il contrôle la virginité des filles dans le bus. Il fait la chasse aux mécréants leurs papas qui les ont laissés seuls sans mouharrem dans le bus avec des mâles. Allah conduit tout, Il précipite tout, même le bus de Amdoun dans le ravin. Allah est chez lui en Tunisie…. Même s’il s’amuse le jour même de faire quelques deux petits voyages touristiques le même jour . En bus aussi qu’il a fait chuter dans une rivière gelée chez les koffars dans la région de Zabaïkalsk, en Sibérie, faisant 19 morts . En bus encore où il a pulvérisé Dix-sept autres croyants dans le nord du Maroc».
Par Fadhi Gh’ghol , inspiré d’ un écrit sur l’Algérie de K. Akouche.