Délires d’un Moslem

C’était un vendredi. Je marchais sur un nuage. Un halo de lumière blanche indéchiffrable me tenait par la main et planait sur une foule béate, sur tout Tunis qui grouillait de monde à nos pieds. Une voix s’élevait du minaret juste au moment où on survolait la mosquée. L’imam parlait de Abou hourayra , de sa7ih el boukhari , de tas d’histoires allant même à dire que Dieu avait doté le prophète d’une puissance sexuelle de 40 hommes. Que celui qui ne le suit pas brûlera en enfer et subira auparavant dans sa tombe, même sous forme d’engrais phosphatés, la bastonnade d’un tortionnaire avec gourdin et sera enchaîné avec une chaîne de 70 mètres. Le halo de lumière s’arrêta net, horrifié ! « Mais il est fou ce mec, tonna l’indéchiffrable ! » D’où il tire ça ? Ô mon Dieu, Ô moi-même, comment se fait-il que des gens qui semblent bien sous tous rapports écoutent cet hérétique sans broncher ? J’osais lui balancer, sentant qu’il me prenait en sympathie : « Pardonnes-leurs ces crimes! T’as brillé toi aussi par ton absence depuis plus de 1400 ans et l’espace est maintenant occupé par ces kharrayas d’imams qui se prennent pour le gardien de ton temple, le sermonnais je, surpris de mon audace ! » Je poursuivis encouragé par son silence : « Le monde bouuuuuuuuuge . La Tinizie a changé , disait une certaine Ben Toumia étrange créature que tu nous as balancé sur la tête , une croyante aux lèvres pulpeuses et charnues en toi et en ton destour ,à qui tu as ordonné de mettre sur gobbha un torchon de tissu, m’aventurais je à le réprimander ! » C’est ton brouillon de créature bâclée rahou. et tu nous l’as balancé pour nous punir ? T’es obsolète mon pote, tu dois te réformer, te régénérer, être plus logique si tu veux survivre. Figures toi que pour entrer propres à la mosquée, lorsqu’ils pètent, ils s’obligent à se laver les oreilles et non le cul.

Il commençât à gronder dans un roulis de tonnerre, sifflât, appelât un sbire, calepin en main puis dicta et me tendit le message que je devais transmettre avec les neuf commandements suivants:
1- « L’islam est esprit et appartient à tout le monde » L’islam est Amour de Dieu et surtout du Travail sur terre. Tout musulman y est contraint. A défaut, et si sa foi est basée sur la peur de Jhannem ou sur l’espoir de la récompense et est toute consacrée à ça , la mauvaise foi du paresseux est présumée et la sanction est systamatiquement jahannem
2- Ramadan est exigible de tout musulman tous les ans selon le calendrier solaire du 1er Janvier au 6 du même mois . La « roya » est abrogée . Les muftis seront admis à la retraite.
3- Le paiement des cotisations sociales et des impôts est exigible de tout musulman. La zakat en conséquence est abrogée.
4- La salat est une et une seule une fois par semaine . Elle est décrétée chaque vendredi à 15 heures et se limitera à répéter ensemble les dispositions générales précitées . Les appels à cette salat se fera sans hauts parleurs par le biais de messageries électroniques. La présence des imams des khotbas , du minbar , du bâton de pèlerin est abrogée.
5- L’entrée à la prière doit se faire le corps propre après un bain au savon de tout le corps. Toutes les règles anciennes du oudhou et du tayammom contraires aux présentes dispositions ne sont plus nécéssaires .
6- L’aid esseghir est maintenu dans sa forme actuelle. Il est célébré pour tout musulman le 7 Janvier de chaque année.
7- L’égorgemet du mouton est strictement interdit à l’Aid el Kebir. Un poisson en substitution est recommandé mais non obligatoire. La grosseur n’a pas d’importance. A chacun selon ses moyens.
8- Le hadj en dehors de ses frontières est strictement interdit. Chaque musulman est astreint à tournoyer 7 fois autour d’une école primaire rurale de son pays. Il ne jettera pas 7 pierres sur un chaytane mais offrira 7 dinars au directeur pour améliorer les toilettes . Toutes les dispositions anciennes concernant le rite du hadj sont obsolètes et désuètes . Elles sont interdites sous peine de jahannem
9- Tout musulman est astreint de lire 7 bouquins dont un obligatoire de philosophie. Tout musulman surpris en flagrant délit de détenir le livre de Sa7ih el bukhari massirouhou jahannem .

Mes cris en plein sommeil me réveillèrent tout en sueurs, ma femme avec : Hé ! mais tu cauchemardais sur quoi ? « Le muezzin du coin que tu connais toujours planté devant le hammas , le chanteur du fezzani merta7 la nuit et de l’adhen le matin, l’imam à l’accent du golfe, des grappes de barbes , des prieurs en costume cravate et des nonnes me couraient derrière pour me lyncher, silencieusement , dans un froufrou de voiles dont le bruit ressemblait à un ventilateur soufflant en pleine canicule, répondis-je heureux de me réveiller juste avant qu’ils ne me rattrapent.

Fadhi Ch’ghol .