Canada : Témoignage d’une ex-voilée

« Je vais m’assurer qu’on te tue pour avoir déshonoré notre famille de la sorte ».

C’était la Journée mondiale du hidjab vendredi dernier, un mouvement lancé en 2013 en l’honneur « des millions de femmes musulmanes qui choisissent de porter le hidjab pour mener une vie de pudeur ». Une Canadienne qui a vécu les affres du paternalisme islamique en a profité cette journée-là pour protester contre une telle démarche dans un texte publié le 1er février dans le journal canadien « Toronto Sun ».

Yasmine Mohammed, une militante des droits de la personne, demande au monde entier de porter une attention particulière à ces femmes « privées de leurs droits fondamentaux en tant qu’êtres humains ». Née et élevée au Canada, Mme Mohammed a été obligée de fréquenter des écoles islamiques et de porter le hidjab dès l’âge de neuf ans

« Je l’ai tout de suite détesté », dit-elle à propos du voile. « On m’a dit que j’étais un bonbon qui devait être emballé et protégé pour rester propre pour son futur mari. […] Je devais rester pure ».

Mme Mohammed raconte qu’elle devait « couvrir chaque centimètre de peau sauf mes mains et mon visage. Les pantalons n’étaient plus autorisés, car ils montraient la forme de mon corps. Je devais porter des jupes longues ».

À l’âge adulte, dit-elle, elle a eu le courage d’affronter sa mère pour lui avouer qu’elle ne voulait plus porter le voile. Cette dernière est entrée dans une sainte colère. « Je vais m’assurer qu’on te tue pour avoir déshonoré notre famille de la sorte », a-t-elle crié à sa fille.

Elle tient à souligner que le hidjab est « plus qu’un morceau de tissu. C’est une représentation physique de la déshumanisation, de la soumission et de la misogynie vicieuse imposée à ces femmes. Le désigner comme un simple morceau de tissu sur la tête est aussi vide de sens que de dire que les chaînes d’un esclave ne sont qu’un simple métal aux poignets ».

Yasmine Mohammed s’est déjà exprimée contre la trop grande tolérance des Canadiens face à l’islam. Une « tolérance » qui a d’ailleurs joué contre elle lorsqu’elle avait 13 ans alors qu’un juge n’avait pas voulu la retirer de sa famille abusive. Dans une tentative d’être « culturellement sensible », le juge avait justifié sa décision par le fait que « différentes cultures ont différentes façons de discipliner leurs enfants ».