Algérie : la statue d’Ain Fouara retrouve sa splendeur à Sétif

C’est en présence du ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, que la statue restaurée a été dévoilée aux sétifiens ce samedi 4 août qui n’ont pas caché leur admiration et leur joie de revoir, enfin, un des symboles de la ville.

Vandalisée par un salafiste en décembre dernier, la célèbre statue d’Ain Fouara, au cœur de la ville de Sétif, retrouve sa splendeur au grand bonheur des sétifiens et des visiteurs de la ville. Le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi a dévoilé ce lundi, en présence d’une foule nombreuse, le travail accompli par l’archéologue algérien Abdelkader Ben Saleh qui a procédé, au terme de sept mois, à la restauration de ce chef d’œuvre.

« Le chef-d’œuvre d’Ain Fouara a été victime d’un acte de vandalisme condamné par une large majorité d’algériens », a rappelé Azzedine Mihoubi.

Vandalisée en décembre dernier, la femme nue représentée par le sculpteur français a retrouvé ses parties coupées par le marteau d’un intégriste, qui était présenté comme un fou.

«On se sentait totalement orphelin. La bâche qui entourait le monument ajoutait à la morosité ambiante depuis sa dégradation. Aujourd’hui nous allons bien », lancent des habitants de la ville, ravis de retrouver l’âme de leur ville.

Comme on peut le constater sur les vidéos diffusées, les sétifiens, jeunes et moins jeunes, étaient nombreux à venir redécouvrir « cette bête noire » des islamistes de tout bord. La blancheur immaculée de la statue à nouveau offerte aux yeux des passants sous ce soleil d’été, égaie la journée.

« Coût de restauration : un prix symbolique »

S’exprimant à cette occasion, le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi assure que, « contrairement à la rumeur, « le coût de restauration de cette statue est symbolique ». Ce sont les islamistes, rappelons-le, qui étaient à l’origine de cette rumeur sur le coût exorbitant de la « remise en l’état des formes » de cette statue.

Après avoir exigé le retrait pur est simple de cette stèle jugée indécente, les islamistes se sont mis à distiller, par la suite, des rumeurs pour tenter d’influer sur l’opinion publique. En mars dernier, une députée du FJD d’Abdallah Djaballah a, prétextant « un souci de protéger cette œuvre artistique », demandé son transfert au musée.

Une demande à laquelle a répondu négativement le ministre de la culture. « Ce sont ces idées qui doivent être mise au musée », rétorque-t-il, laissant les islamistes dans tous les états. Azzedine Mihoubi avait assuré que « la statue demeurera à sa place et ne sera jamais déplacée au musée ».

« Elle a fait l’objet récemment d’un acte de vandalisme occasionnant des dégâts dans certaines de ses parties, ne sera jamais transportée au musée. Le déplacement de la statue constituera un précédent grave qui ouvrira le champ à des opérations de déplacement de toutes les statues au musée. Que restera-t-il dans nos rues ? », avait-t-il interrogé.

L’acte de vandalisme dont a été victime cette statue représentant une femme nue a suscité une très large vague d’indignation et de condamnation. Cette statue avait déjà été la cible d’un autre acte de vandalisme durant la décennie noire. En effet, en 1994, une bombe avait failli la détruire. D’autres tentatives de certains « illuminés » ont été avortées grâce à la vigilance de la population qui s’est dressée des années durant comme un rempart contre la bêtise humaine, empêchant ainsi les extrémistes de démolir cette statue.

Maintenant qu’elle est restaurée, il faudra trouver le moyen de protéger cette statue des mains obscurantistes qui n’hésiteraient pas à passer à l’acte dans un moment de baisse de vigilance.

Source : médias algérien