La justice allemande enquête sur des soupçons d’espionnage pesant sur la Turquie

espionnage turc en allemagneLe Parquet fédéral allemand a ouvert une enquête contre X en réaction aux soupçons d’espionnage pesant sur la Turquie, qui aurait surveillé des partisans du prédicateur Fethullah Gülen en Allemagne, a annoncé une porte-parole mardi

Le Parquet fédéral allemand a ouvert , mardi 28 mars , une enquête sur des activités d’espionnage présumées de la part des services de renseignement turcs.

Le Parquet basé à Karlsruhe a ouvert une « enquête contre X » suite à des soupçons d’espionnage sur le territoire allemand, a déclaré son porte-parole.

L’Agence de presse allemande (DPA) a rapporté que l’enquête pourrait être dirigée contre le service de renseignement turc (MIT), soupçonné d’avoir surveillé de près certains partisans du mouvement güleniste en Allemagne.

Mardi également, en réponse aux allégations des médias selon lesquelles le MIT espionnerait les partisans de Fethullah Gülen, le leader spirituel exilé aux Etats-Unis, le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière a déclaré que l’Allemagne ne tolérerait aucune activité d’espionnage d’une puissance étrangère sur son territoire.

Bruno Kahl, directeur du renseignement extérieur allemand, a affirmé avoir reçu de son homologue turc une liste de 300 personnes que le gouvernement turc soupçonne d’être des partisans de Fethullah Gülen. Le gouvernement turc aurait sollicité l’aide de l’Allemagne pour surveiller ces individus.

« Il est clair que les services secrets turcs MIT espionnent des personnes vivant en Allemagne », a assuré le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe (nord-ouest), Boris Pistorius, en dénonçant la volonté « paranoïaque » de la Turquie d’espionner en Allemagne des partisans du prédicateur exilé aux Etats-Unis.

« C’est tout à fait insupportable et inacceptable », a lancé M. Pistorius, exhortant le gouvernement de la chancelière Angela Merkel, qui sort juste d’une violente passe d’armes avec la Turquie autour de la campagne sur le référendum turc du 16 avril, à trouver « les mots justes et clairs » face à Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan soutient que Fethullah Gülen est responsable de la tentative de coup d’Etat qui a eu lieu contre lui en juillet dernier en Turquie.

« Quelle que soit la position que l’on a sur le mouvement güleniste, nous sommes ici sous juridiction allemande, et nous ne pouvons tolérer aucun espionnage de nos citoyens par un pays étranger », a souligné M. de Maizière cité par la BBC.

Suite à ces révélations, les autorités allemandes ont informé les 300 personnes concernées par cette liste de surveillance, et le Parquet fédéral a confirmé au journal allemand Der Spiegel qu’une enquête serait ouverte sur les membres présumés du MIT qui opèrent en Allemagne.

Les relations entre Berlin et Ankara sont au plus bas depuis l’interdiction faite aux hommes politiques turcs de faire campagne en Allemagne pour le référendum controversé du 16 avril, qui vise à renforcer de manière considérables les pouvoirs du président Erdogan.

Le mois dernier déjà, la police allemande avait perquisitionné les appartements de quatre prédicateurs soupçonnés d’être des espions du gouvernement turc.

Source : Xinhua et agences