Le « frère » du khouanji Ghannouchi risque un troisième procès pour «harcèlement sexuel»

ghannouchi-tariq ramadanDéjà accusé par deux femmes de viol, le célèbre Khouanji ( de la secte des frères musulmans ) fait face à une troisième accusatrice, qui affirme qu’il l’a «harcelée et menacée». Elle entend exposer «l’hypocrisie de cette « éminence » de l’islam».

Le khouanji égypto-suisse Tariq Ramadan fait face à une série de graves accusations, dans le sillage du mouvement de dénonciation du harcèlement et d’agressions sexuels #Balancetonporc, qui agite réseaux sociaux et médias depuis plusieurs semaines.

Déjà accusé de viol par deux femmes, le khouanji est désormais ciblé par le témoignage d’une troisième femme, qui a confié dans les colonnes du journal Le Parisien, le 28 octobre, qu’elle avait envisagé de porter plainte à son encontre pour «harcèlement sexuel et menaces», dès 2014.

Alors qu’elle était en contact avec le khouanji pour recevoir ses conseils religieux, la jeune femme a expliqué que «tout a[vait] dérapé», lorsqu’il lui a réclamé qu’elle lui envoie sa photo : «C’est devenu pornographique», assure-t-elle.

« Il me disait qu’il avait des choses compromettantes sur moi, il s’est servi de son aura dans la communauté et a abusé de mes faiblesses »

Tariq Ramadan l’aurait alors menacée : «Il me disait qu’il avait des choses compromettantes sur moi, il s’est servi de son aura dans la communauté et a abusé de mes faiblesses.» Par peur des représailles, confie-t-elle, la jeune femme avait tenté à l’époque – en vain – de trouver un relais médiatique pour exposer «l’hypocrisie de cette « éminence » de l’islam». Selon Le Parisien, elle réfléchirait aujourd’hui à porter plainte.

Accusé de viol par deux femmes

En un peu plus d’une semaine, elle est la troisième personne à formuler de lourdes accusations à l’encontre de Tariq Ramadan. Le 20 octobre, Henda Ayari, une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, avait déposé plainte contre le khouanji sur «des faits criminels de viol, agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation», qui remonteraient à 2012. Elle aussi avait affirmé ne pas avoir dénoncé son agresseur «par peur des représailles».

Tariq Ramadan avait rapidement opposé «un démenti formel à ces allégations» par la voie de son avocat, qui avait en outre annoncé qu’une plainte pour dénonciation calomnieuse serait déposée.

Quelques jours plus tard, le 26 octobre, c’est une femme de 42 ans, convertie à l’islam et souffrant d’un handicap aux jambes, qui avait à son tour dénoncé via son avocat «des scènes de violence sexuelle d’une grande brutalité» qu’elle aurait subie de la part de Tariq Ramadan en 2009. L‘avocat de la plaignante, qui souhaite garder l’anonymat, a annoncé qu’une plainte pour viol avait été déposée devant le parquet de Paris.

Le khouanji Tariq Ramadan ( « frère » de Rached Ghannouchi est le petit-fils du fondateur de la secte égyptienne islamiste des Frères musulmans. Agé de 55 ans, il est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université britannique d’Oxford.

Illustration : le khouanji Tariq Ramadan reçu avec tous les honneurs à Tunis par son « frère » Rached Ghannouchi

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