Syrie : après l’accord d’Astana, la coalition ne pourra pas opérer dans les «zones de désescalade»

avion en syrieAprès la signature du mémorandum sur la création de zones de sécurité en Syrie, il a été annoncé que les avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis ne pourraient pas y opérer.

«Les opérations de l’aviation dans les zones de désescalade, en particulier celles des forces de la coalition internationale, ne sont absolument pas prévues. Qu’il y ait avertissement en avance ou non. Cette question est close», a déclaré l’envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev.

«Les seules opérations menées par les avions de la coalition internationale pourront être celles visant des cibles de Daesh», a-t-il ajouté, cité par l’agence russe Ria Novosti.

La Russie, l’Iran et la Turquie ont adopté le 4 mai à Astana un plan russe pour la Syrie, visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions. Les territoires concernés seront doublés de zones d’exclusion aérienne, «à condition qu’il n’y ait aucune activité militaire dans ces zones», selon le président russe Vladimir Poutine.

Tous les acteurs intéressés ont apporté leur soutien à la signature du mémorandum sur les zones de désescalade en Syrie, notamment l’Onu, les États-Unis et l’Arabie saoudite, ce qui représente une garantie de son application, a déclaré Alexandre Fomine, le ministre adjoint russe de la Défense.

« Les États-Unis ont joué un rôle positif à propos de la création des zones de désescalade en soutenant ces actions pour réduire les violences en Syrie, améliorer la situation humanitaire et créer des conditions pour un règlement politique du conflit », a-t-il indiqué.

La France a déclaré avoir pris note de l’accord sur les zones sécurisées, réclamant que ce plan fasse l’objet d’un suivi international.

«Paris attend que ces engagements se traduisent dans les faits et qu’ils permettent un accès humanitaire libre, continu et sans entraves sur tout le territoire, y compris dans les zones assiégées», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Relance des négociations de coopération dans le ciel syrien

Suspendu suite à la frappe américaine contre la base syrienne de Shayrat, l’accord russo-américain sur la prévention des incidents aériens dans le ciel syrien n’a toujours pas été pleinement relancé, bien que des progrès en la matière aient été obtenus. Des négociations sont toutefois prévues à ce sujet.

Le ministère russe de la Défense évoquera prochainement avec les militaires américains le rétablissement complet de l’accord sur la prévention des incidents aériens en Syrie, a annoncé le chef du Commandement opérationnel principal de l’État-major de l’armée russe Sergueï Roudskoï.

« L’accord en question constitue un instrument efficace permettant d’empêcher les incidents dangereux dans les airs », a-t-il indiqué.

« Le rétablissement complet de la participation russe au mémorandum sur la prévention des incidents aériens dans le ciel syrien fera l’objet de discussions bilatérales avec nos collègues américains dans un proche avenir », a poursuivi le responsable militaire.

Le mémorandum russo-américain sur la prévention des incidents aériens en Syrie a été suspendu suite à la frappe américaine contre la base aérienne de Shayrat. Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a alors déclaré que le mémorandum avec Washington sur la sécurité des vols en Syrie avait perdu son sens. Il a fait état de l’interruption de l’échange d’informations sur les frappes en Syrie, ajoutant que les possibilités technologiques appropriées restaient en place.
À l’issue des négociations avec Rex Tillerson à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a confirmé la volonté de la partie russe de reprendre le mémorandum sur la prévention des incidents aériens à condition que Washington confirme que son objectif était la lutte contre le terrorisme.

Avec Sputnik et RT