Benjamin Netanyahu est sur le fil du rasoir face à Donald Trump

nétanyahu à washingtonMercredi 15 février à midi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sera accueilli à la Maison Blanche par une garde d’honneur, un geste sans précédent ces dernières années à l’attention d’un visiteur israélien.

Puis le président américain quittera le Bureau ovale pour saluer personnellement son invité avant que les deux leaders ne connaissent leur premier tête-à-tête depuis l’élection de Danald Trump.

Les deux hommes devraient échanger les civilités d’usage devant les flashs des appareils photos et peut-être même battre le record de longueur de la poignée de main – 19 secondes – qui a été établi par le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Le ton devrait rester amical lorsque Trump et Netanyahu s’écarteront pour avoir un entretien à huis-clos.

Mais toutes les indications semblent montrer que le Premier ministre israélien devra trouver un équilibre étroit entre son interlocuteur, à Washington, et les pressions de la droite israélienne.

Il devra éviter une terminologie susceptible d’entraîner la colère de l’une des parties et cette nécessité pourrait rendre cette rencontre aussi tendue que celles qu’il avait connues avec Barack Obama, l’ancien occupant de la Maison Blanche.

Netanyahu a fait savoir qu’il envisage d’aborder trois questions principales : l’Iran, la Syrie et les Palestiniens.

Alors que les deux premiers sujets pourraient entraîner des conséquences immédiates et dramatiques sur le terrain, le troisième – même s’il reste grandement théorique par nature – devrait retenir majoritairement l’attention.

La moitié de la réunion sera consacrée à l’Iran, a indiqué un haut-conseiller du Premier ministre lundi dans l’avion qui a mené la délégation dans la capitale américaine. La Syrie et les Palestiniens devraient respectivement occuper environ 25 % du temps restant.

Toutefois, si l’on se fie aux rumeurs circulant en amont de la réunion, la question qui devrait très probablement faire les gros titres mercredi est celle dont Netanyahu aimerait le moins parler : Les implantations et les aspirations des Palestiniens à la création de leur état.

De nombreux Israéliens attendent que la rencontre puisse répondre aux questions suivantes : Israël continue-t-il à chercher une solution à deux états ? Le pays se dirige-t-il vers une annexion partielle ou complète de la Cisjordanie ?

Les membres qui se trouvent à la droite de la coalition de Netanyahu, appartenant à la faction nationaliste de Habayit Hayehudi et à son propre parti du Likud, ont essayé au cours des derniers jours de pousser le Premier ministre vers une résolution du conflit avec un seul état.

Si Netanyahu, à la Maison Blanche, ose simplement mentionner la possibilité d’un état palestinien, alors la terre tremblera et des misères innommables s’abattront sur le peuple juif, a expliqué Naftali Bennett, ministre de l’Education et chef du parti HaBayit HaYehudi cette semaine.

« Je pense que tous les membres du cabinet sont opposés à la création d’un état palestinien et que le Premier ministre est le premier d’entre eux », a déclaré lundi le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan, un pilier du Likud.

« Personne ne pense que dans les quelques années à venir, un état palestinien puisse -Dieu nous en préserve – exister ou même être désirable », a-t-il ajouté.

Lors d’une conférence à Jérusalem, lundi en fin de journée, plus de six ministres israéliens ainsi que le président Reuven Rivlin ont exprimé leur soutien absolu à une annexion partielle ou entière de la Cisjordanie.

Source : timesofisrael.com