Les 100 décibels des muezzins

Wahid Ibrahim

Wahid Ibrahim

Lors de la discussion d’un projet de budget, un ex-ministre des affaires religieuses avait déclaré en réponse à une question relative au volume sonore de l’appel à la prière que le ministère de l’environnement tolérait jusqu’à 100 décibels .
On peut légitimement supposer qu’avec ce nouveau gouvernement et des tendances salafistes qui se consolident de jour en jour, ce seuil sera soit maintenu, soit dépassé .
D’où les réclamations de certains riverains de lieux de culte .
Or 100 décibels correspondent, d’après les spécialistes, au bruit et au niveau sonore d’une autoroute à circulation dense, d’une tronçonneuse, d’un atelier de forgeage, d’un TGV roulant à 300 km, d’un marteau-piqueur ou d’une discothèque .
Ce qui veut dire que vous n’avez aucune raison de vous plaindre si vous habitez près d’une autoroute ou d’une ligne de TGV, si vous êtes professionnels des forges, des tronçonneuses et des marteaux piqueurs et si vous êtes gérant ou client assidu de discothèques.
Pour les autres ,ils ne leur reste plus qu’à déménager vers des zones dépourvue d’électricité où les muezzins fonctionnent à Capella comme aux temps du prophète.
Cette solution est plutôt rustique mais elle présente l’avantage de ne pas être réveillé à l’aube .
En attendant , et puisqu’il s’agit d’appels à la prière, prions pour qu’à chaque aube les amplificateurs tombent en panne .

Wahid Ibrahim